La famille de la Kethulle, I‑II-III
Par son rôle et ses charges politiques, administratives, militaires, judiciaires et ecclésiastiques, par ses alliances et ses seigneuries, la famille de la Kethulle constitue un champ privilégié pour l’étude de la société dirigeante en Flandre, et à Gand en particulier.
Dans un premier tome introductif, l’auteur commence par étudier les généalogies anciennes et les traditions familiales relatives aux premières générations.
L’étude du nom mène à Huysse, où il tente de cerner « ceux de Keythulle » qui, en des temps immémoriaux, ont pu élever et défendre une motte castrale de ce nom. A partir des moindres éléments dont on dispose pour cette haute époque, il essaye de les situer par rapport aux autres pièces, d’importances variées, qui ont joué un rôle sur l’échiquier d’Huysse l’avoué mué en seigneur, l’abbé de Corbie, le maire, les maîtres des autres mottes, etc.
Les chapitres suivants sont consacrés à l’évolution des la Kethulle dans la hiérarchie nobiliaire et à l’étude de leurs armoiries (sceaux, armoriaux, etc.), du Moyen Age à nos jours.
On part alors à la rencontre des premiers Keithulle à Pitthem, membres de la familia de Saint-Bavon (1295), et on suit leur expansion dans la région de Thielt et Winghene.
Le volume s’achève par une hypothèse sur le père d’Henri, le premier ancêtre prouvé, point de départ du tome II et de l’histoire proprement dite de la lignée.
Le plus clair de ce tome II est par ailleurs consacré aux intéressantes carrières de deux frères : Rasse († 1400) et, surtout Jean, fils d’Henri.
Jean Ier le Sage, secrétaire, puis conseiller ducal, garde des chartes de Flandre au service des trois premiers ducs de Bourgogne, chevauche pour eux vers Paris ou les cités hanséatiques, traite avec les plus hauts personnages de l’époque (roi de France, duchesse de Bretagne, empereur de Byzance), opère le tri des chartes liégeoises confisquées après la bataille d’Othée (1408), conclut des traités internationaux (Woudrichem 1419), achète le comté de Namur pour Philippe le Bon (1421), négocie avec les villes et châtellenies la levée d’impôts pour mener les guerres incessantes, vérifie les comptes des villes et châtellenies…
Des archives publiques et privées d’une richesse exceptionnelle, mais très dispersées (Bruxelles, Gand, Lille, Dijon, Bruges, Courtrai), que l’auteur a dépouillées et dans lesquelles il a découvert une série extraordinaire de documents providentiels, lui permettent de reconstituer jusque dans le détail le destin de ce personnage hors pair, qui a lancé sa famille sur une trajectoire séculaire.
Passant de la vie publique à la vie privée de chacun des personnages, l’auteur les replace dans leur contexte familial (femmes et enfants) et social (paroisses, chapitres canoniaux, fondation Wenemaer), étudie leurs fiefs et seigneuries (Assche à Deerlyck et Haverye à Ertvelde), leurs maisons à Lille et à Gand, rue Basse, etc.
Dans le tome III, consacré surtout aux enfants de Jean Ier, on voit défiler des chanoines qui doivent leurs riches prébendes à la munificence des ducs, un échevin de Gand, un conseiller de Flandre, des seigneurs, un homme de fief siégeant à la Cour du Vieux-Bourg de Gand, un beau-fils secrétaire ducal et père de l’illustre juriste et homme d’Etat Philippe Wielant.
Avec eux et par eux, on acquiert des faits historiques, auxquels ils se trouvent si mêlés, une vue plus nuancée, plus concrète, plus vivante et surtout plus humaine. L’histoire de la Flandre et, en particulier, celle de la ville de Gand sont vues à travers la saga d’une famille, qui a joué son rôle dans les événements de cette époque bourguignonne si fascinante.
Liste non exhaustive des familles citées dans le Recueil
de Pottelsberghe, de Heere, de Pitthem, Eebins, Onredene, de Heule, Wulleponts, de Vooght, Wielant.
Quelques-uns des sujets abordés
Les biens de l’abbaye picarde de Corbie en Flandre, tributaires de Saint-Bavon, seigneurs et seigneuries d’Huysse, Pitthem, Assche (Deerlyck), Haverye (Ertvelde), Noorthout (Tronchiennes), Eversteyn (Wondelghem), Lichtervelde, etc., comté d’Everghem, hôpital médiéval Wenemaer à Gand, inventaire d’archives familiales, étude critique d’une fausse charte de 1207, chanoines de Courtrai, Mons et Lille, Franc de Bruges, Conseil de Flandre…
Trois volumes inséparables, 344 + 440 + 328 pages, soit au total 1.112 pages, nombreuses illustrations, photos, croquis, cartes et plans, armoiries, 30 tableaux généalogiques et autres, index des noms de lieux et de familles (avec prénoms pour la Kethulle) à la fin de chaque volume, format 19 x 24,5 cm, broché.