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Généalogie en Belgique

OGHB :: Généalogie en Belgique

Un grand principe doit guider tous les généalogistes : « Aller du connu vers l’inconnu ». En d’autres mots, il faut toujours partir de soi-même, de ses grands-parents, de ses proches, et remonter progressivement la filiation dans le temps. Il est tout à fait illusoire de partir d’un ancêtre présumé et de vouloir à tout prix en descendre sous le prétexte qu’il porte le même nom. 

Ce principe vaut aussi en héraldique. Si vous avez trouvé un blason à votre nom, vous n’êtes pas autorisé à le reprendre, à moins d’avoir prouvé, généalogiquement, que vous descendez en ligne directe du ou des personnages qui ont jadis porté ce blason. Mieux vaut, en attendant d’avoir établi ces preuves, vous créer un blason de toutes pièces, suivant les règles de l’héraldique, plutôt que d’usurper le blason d’une famille homonyme, éteinte ou non, qui n’a rien à voir avec la vôtre. Il sera toujours temps, par la suite, de revendiquer le blason ancien, une fois les preuves acquises.

Ceci dit, nous avons en Belgique la chance de vivre dans un petit pays bien organisé, du moins en ce qui concerne les archives utiles aux généalogistes amateurs. De plus en plus d’archives, et notamment les anciens registres paroissiaux ainsi que l’état civil ancien, sont centralisées aux chefs-lieux des provinces aux Archives de l’État. La plupart du temps, il existe des tables alphabétiques, ce qui est rarement le cas en France ou aux Pays-Bas par exemple. Les chercheurs disposent de nombreux inventaires et guides de recherches, rédigés par des archivistes compétents.

La quasi-totalité des archives utiles aux généalogistes ont été digitalisées et il est ainsi possible de les consulter à distance. Toutefois, une inscription (gratuite) est nécessaire sur le site des Archives Générales du Royaume (https://​www​.arch​.be). Les AGR mettent régulièrement de nouveaux documents en ligne.

Grâce au travail incessant de bénévoles, le même site a constitué une immense base de données, en dépouillant des centaines de milliers de documents. Constamment enrichie de nouvelles informations, elle comporte actuellement plus de 42 millions d’entrées !

Toutes ces facilités expliquent l’intérêt que connaît la généalogie en Belgique dans toutes les couches de la population, les progrès que cette science auxiliaire de l’histoire enregistre et le développement des associations, revues, bibliothèques et publications spécialisées en la matière.

La généalogie ascendante est la méthode que l’on conseille généralement aux débutants. Elle vise à réunir le maximum de données sur ses 8 bisaïeux, ses 16 trisaïeux, ses 32 quadrisaïeux, etc. Elle présente un grand intérêt historique et sociologique pour celui qui se trouve à l’origine du tableau.

Mais on peut aussi retracer l’histoire de sa famille, ou celle d’une autre famille, rechercher ceux dont on porte le nom, s’intéresser aux collatéraux. C’est la généalogie descendante, qui présente un intérêt démographique et social incontestable. Il faut souligner ici que les connexions entre les générations qui ne sont pas dûment établies et confirmées par des documents authentiques sont comme de faux bijoux : elles n’ont aucune valeur. Elles peuvent certes constituer une hypothèse, une piste, permettant d’orienter les recherches. C’est là leur limite.

Les sources primordiales de la généalogie

L’état civil comprend non seulement des actes de naissance (N), de mariage (M) et de décès (D), mais aussi les publications des bans de mariage, les annexes aux actes de mariage et les registres supplétoires.

Ces trois dernières sources, souvent négligées, apportent parfois la solution d’un problème engagé dans l’impasse.

  • Les pièces annexes aux actes de mariage comportent, si l’un des conjoints avait besoin du consentement de ses parents et que ceux-ci étaient morts, une copie de son acte de décès.
  • Les bans indiquent le lieu où le mariage projeté aura lieu et où l’on pourra donc rechercher l’acte de mariage.
  • Les registres supplétoires contiennent les actes de reconnaissance d’enfant, d’adoption, de changement de nom, de divorce.

L’état civil a été instauré en Belgique sous le régime français, vers 1795 – 1796, époque de la réorganisation administrative de nos provinces suivant le régime républicain. Jusque-là, les registres paroissiaux, tenus par les curés, tenaient lieu d’état civil.

En vertu d’une loi votée le 21 décembre 2018 (article 166), la Belgique a abaissé ses délais de consultation des archives ! Les délais sont ramenés à 50 ans pour les décès et 75 ans pour les actes de mariage, le délai pour la consultation des actes de naissances restant inchangé à 100 ans.

Il faut distinguer dès lors, pour les recherches d’état civil, trois périodes en partant de l’époque actuelle : l’état civil récent, l’état civil ancien et les registres paroissiaux.

L’état civil récent (les dernières années du XIXe siècle et le XXIe siècle)

Les registres d’état civil (NMD), avec leurs tables annuelles et décennales, sont réalisés pour chaque commune en deux exemplaires.

  • L’un est conservé par l’administration communale où il n’est éventuellement consultable qu’avec l’autorisation du bourgmestre ou de l’officier de l’état civil.
  • L’autre est versé en fin d’année par la commune au greffe du tribunal de première instance. Là, une autorisation écrite du procureur du Roi est nécessaire pour y accéder, moyennant requête motivée.

Mais, la plupart du temps, on pourra se passer de ces démarches. Qui ne connaît suffisamment ses parents et grands-parents jusqu’à la fin du 19e siècle par des sources personnelles ou familiales ?

Sauf pour des généalogies descendantes, le généalogiste amateur pourra en général se passer de recherches à l’état civil récent.

Il lui est toujours possible d’adresser aux administrations communales une demande de photocopie ou de copie conforme littérale, signatures comprises (de préférence à un simple extrait qui risquerait d’omettre des détails du plus haut intérêt pour l’orientation de vos recherches). On n’obtiendra ces documents que si on fournit à l’administration les références de l’acte : nom de la commune et date (au moins approximative), car l’administration n’effectuera pas de recherches généalogiques pour vous.

Ce service est payant, sauf si vous demandez un acte de mariage de plus de 75 ans, de décès de plus de 50 ans ou de naissance de plus de 100 ans, qui devrait donc être librement consultable aux Archives de l’Etat.

L’état civil ancien (de 1796 environ jusqu’à la fin du XIXe siècle)

On dispose pour cette période des mêmes registres d’état civil que pour la période contemporaine, parfois moins élaborés au fur et à mesure que l’on remonte dans le temps, encore que certains actes rédigés à l’époque napoléonienne comportent parfois un luxe inouï de détails sur les parents, les grands-parents, les témoins, etc.

Comme pour l’état civil récent, la commune conserve un exemplaire de l’ancien, consultable selon le bon vouloir de l’administration communale et dont on peut obtenir des copies aux conditions énoncées plus haut. L’autre exemplaire, celui du greffe du tribunal, est généralement versé aux Archives (Archives générales du Royaume à Bruxelles, Archives de l’État en province), où il peut être consulté par les chercheurs. On trouvera sur place les inventaires (registres et fichiers) nécessaires pour retrouver les cotes des bobines de microfilm.

Les registres paroissiaux (avant 1796)

Les anciens registres paroissiaux, abondamment utilisés par les généalogistes, comprennent essentiellement des actes de baptême (B), mariage (M) et décès (D) ou inhumation. Selon les paroisses, les registres paroissiaux remontent au début du XVIIIe siècle, au XVIIe ou même, dans des cas exceptionnels, jusqu’en plein XVIe siècle (XVe siècle à Bruxelles). Les actes paroissiaux sont parfois très laconiques. Le nom des parents ne figure pas toujours dans les actes de baptême. On notera toujours les noms des parrain et marraine, indications qui pourront souvent se révéler utiles pour reconstituer peu à peu le puzzle familial.

Une loi de 1865 a rendu obligatoire pour les communes l’établissement d’une table alphabétique des noms contenus dans les anciens registres paroissiaux, et plus de 90% des communes ont obéi à la loi, ce qui est bien entendu une aubaine pour les généalogistes.

Malheureusement, la qualité des tables est extrêmement variable d’une municipalité à l’autre. Les principaux défauts sont : mariages non filiatifs, mariages où un seul des conjoints est cité, baptêmes non filiatifs, décès où le conjoint n’est pas mentionné, tables non cumulatives quand la commune comporte plusieurs paroisses…

Devant cet état de fait, et depuis plus de vingt ans, des bénévoles ont confectionné des tables plus appropriées. Citons aussi les « reconstitutions de familles », où l’auteur a reconstitué tous les noyaux familiaux du village (grands-parents, parents et petits-enfants) avec lieux et dates de naissance, mariage, décès. Ces tables sont, elles aussi, consultables en ligne, ou dans les dépôts des archives de l’état ou dans ceux de certaines villes.

On peut consulter à l’Office généalogique et héraldique de Belgique une copie de nombreuses tables des anciens registres paroissiaux d’un grand nombre de communes de Belgique, ainsi que la base de données de tous les mariages antérieurs à 1796.

Les autres sources de la généalogie

Avant l’instauration des registres paroissiaux ou dans le cas où ceux-ci n’existent plus (pertes, destructions), les filiations s’établissent par tous les moyens possibles et notamment par les protocoles notariaux (successions, partages, contrats de mariage, etc.), les états de biens (Staten van Goed en Flandre), les greffes scabinaux (Œuvres des échevins), les registres de bourgeoisie (Poortersboeken), les archives seigneuriales (reliefs de fiefs), ecclésiastiques (abbayes, cures) et familiales, les archives des administrations publiques (recensements par exemple), des établissements de bienfaisance(hôpitaux, hospices civils), etc.

À ce stade, la recherche généalogique devient une véritable recherche historique, faisant appel à toutes les sources d’archives disponibles pour une époque et un lieu donnés. Le généalogiste amateur sera confronté aux institutions et aux coutumes anciennes. Il devra s’initier à la lecture des écritures et au vocabulaire (français, flamand ou latin) en usage à différentes époques et variables selon les régions.

Toutes ces sources d’archives, complétées par des recherches dans les ouvrages d’histoire locale, les généalogies publiées, les revues spécialisées comme Le Parchemin et son Recueil annuel, permettront non seulement de remonter plus haut dans le temps, mais aussi et surtout d’étoffer une généalogie et de reconstituer peu à peu l’histoire des familles.

Les archivistes, les historiens, les érudits locaux et les généalogistes chevronnés pourront guider les recherches des débutants en leur indiquant les pistes à suivre et en leur donnant des conseils pour tel ou tel cas bien précis. D’où l’utilité aussi des réunions d’entraide et des cours de généalogie organisés par les associations de généalogistes.

Si vous habitez à l’étranger ou si vous ne pouvez entreprendre vous-même les recherches sur vos ancêtres belges, adressez-vous à un ami sur place ou à un généalogiste professionnel. Mais soyez prudent car on ne sait jamais combien de temps dureront des recherches ni où elles mèneront ! C’est d’ailleurs là ce qui rend les recherches généalogiques si passionnantes et c’est pourquoi l’on ne saurait assez conseiller de les entreprendre soi-même si on le peut.

Enfin, si vous êtes arrêté dans des recherches et si vous êtes membre d’une association de généalogistes, vous pouvez poser des questions dans leur revue. Elles toucheront tous les membres et, qui sait, peut-être obtiendrez-vous par l’un d’eux des éléments de réponse. Le Parchemin possède une telle rubrique : le « Courrier de l’Entraide ».

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